la fantastique histoire d’Antoine Priore

Préface

Durant 25 ANS ,entre 1950 et 1975 , il guérit tous les cancers incurables chez les animaux , de la souris jusqu’au chien grâce à d’extraordinaires appareils de son invention appelés à révolutionner la cancérologie.

De nombreux essais sur l’Homme furent couronnés de succès avec la régression et parfois la disparition de la tumeur.

Fait extraordinaire : on peut choisir des réglages qui favorisent l’agravation des cancers.

Ces traitements dont la plupart réalisés en collaboration avec la Faculté de Médecine et les hôpitaux de Bordeaux, parfois l’Académie des Sciences, consistent en un puissant rayonnement d’ondes électromagnétiques dont les caractéristiques sont connues uniquement de Priore.

Refusant de livrer le mode d’emploi de ses machines, ses résultats stupéfiants vont déclencher les plus virulentes polémiques depuis Pasteur dans le monde médical et scientifique.

Priore a passé sa vie à augmenter la puissance de ses appareils afin d’en améliorer l’efficacité.

Soutenu par des scientifiques de renom , il obtint d’énormes crédits d’état et industriels ( plus de 20 millions de francs ) pour mettre au point une machine permettant de valider ces résultats de manière incontestable. Malheureusement, il employa ces sommes à la construction d’un dernier appareil à la limite des possibilités technologiques.

Un appareil d’une puissance telle qu’il devait venir à bout de n’importe quelle tumeur ou maladie incurable chez l’homme.

Priore et le Pr Pautrizel sous la face de sortie des « ondes »(Vue très partielle de la « machine »: un monstre de deux étages !! )

Refusant toute collaboration afin de protéger ses  »secrets », il réussit cependant à construire un énorme  »émetteur » inauguré en grande pompe par le Premier Ministre J. Chaban-DelmasS.

Plusieurs membres de l’Institut Pasteur (dont un Prix Nobel) purent expérimenter avec succès et confirmer les extraordinaires possibilités de l’appareil.

Par manque de fiabilité, cet appareil  »explose » quelques semaines après. Plus personne ne voudra financer ses recherches.

PRIORE amer décèdera quelques années plus tard …

Ci-dessus le laboratoire d’antoine PRIORE vers les années 1960

Antoine PRIORE (Les premiers essais ) Qui à part lui pouvait imaginer les applications de tels  »bricolages  » ?

L’arrivée à Bordeaux

1943 : En cette fin de deuxième guerre mondiale, un jeune prisonnier italien est transféré par l’autorité allemande à l’énorme base sous-marine de BORDEAUX. Il a trente ans. Il est radioélectricien.

Il s’appelle Antoine PRIORE

Né à TRIESTE en 1912, il possède un diplôme de radio électricité , du niveau d’un bon technicien comme l’époque savait en produire : peu de théorie et un immense « savoir faire ». Durant la guerre, en 1942, affecté à une station de RADAR et de transmissions dans la marine italienne, il constate que des oranges exposées aux champs électromagnétiques de ses émetteurs ne moisissent pas : ce sera son expérience fondamentale ! Dés lors il va des années durant essayer de reproduire ces résultats pour construire un appareil de conservation de fruits et légumes. En ces temps, le « frigidaire » était une denrée quasi – inconnue. Ainsi, un co-détenu italien se rappelle t-il PRIORE soumettant de nombreux légumes à des courants variés – sans grand succès. En captivité il était affecté entre autre à la « démagnétisation « des sous-marins par d’énormes champs électriques . Il en tirera plus tard des éléments pour ses théories.

Quelques semaines avant la libération, il s’évade grâce a un commissaire de police et participe courageusement aux combats de la libération avec la Résistance d’ou il gardera de solides et fort utiles amitiés dans les milieux policiers, politiques et militaires.

Il trouve rapidement un emploi de dépanneur radio et de projectionniste , ce qui ne lui laisse que de rares loisirs qu’il consacre à mettre au point diverses réalisations susceptibles d’être monnayées . C’est ainsi qu’on trouve trace d’un dispositif de protection des postes T.S.F. , de mise en code automatique pour automobile « vérifiant la théorie de la lumière « onde de probabilité « , d’un avertisseur sonore automatique prévenant l’automobiliste dur d’oreilles du coup de sifflet de l’agent, sans parler du « contrôleur de pression des pneus à résistance variable (?) etc.

Cette liste à la PREVERT de trouvailles à la postérité improbable peut prêter à sourire , elle témoigne en tout cas d’un esprit original et fécond . Un journaliste écrit : « Mr PRIORE est sans cesse fixé sur le concret ; dès qu’il trouve un principe nouveau il en cherche son application immédiate ; à la différence de POINCARRE , théoricien acharné , Mr PRIORE découvre et applique en même temps , toujours tourné vers le concret ».

Priore opposé à Poincarre ! Par delà l’enthousiasme du reporter, apparaît cependant l’ exceptionnel pragmatisme de l’inventeur occultant constamment sa misère théorique .

Les premiers essais

L’expérience de la conservation des oranges l’obsède. Jour après jour , il assemble dans le petit atelier de son employeur et dans la chambre qu’il loue , du matériel trouvé chez divers récupérateurs qui fleurissent dans cet après-guerre crôulant sous les surplus militaires . Il veut fabriquer un appareil de conservation des aliments à base d’un mélange d’ondes électromagnétiques .

Le dr. MARFAING son médecin situe ses premiers résultats vers 1948- 1950 : « Un soir PRIORE m’appelle : il exultait , il dansait , en me montrant un morceau de viande qu’il avait parfaitement conservée « . Son appareil rudimentaire lui permet donc de tuer les moisissure à l’origine du pourrissement .

Multipliant les essais sur diverses denrées (c’est un expérimentateur insatiable ), il remarque l’état de conservation exceptionnel des légumes et des viandes traitées plusieurs semaines à plusieurs mois après traitement. On ne peut l’ expliquer par la seule destruction des micro-organismes . Les « ondes » agissent aussi sur les tissus vivants . De la viande de boucherie à l’homme il n’y a qu’un pas … vite franchi .

PRIORE commence aussitôt à traiter diverses affections dans son entourage , avec un certains succès . Très vite il soigne des malades venant « au cas ou » pour cause d’impuissance de la médecine (nous sommes dans l’après guerre , dans les années 45-50 , l’ère de l’antibiothérapie débute , les techniques médicales incertaines , on manque de tout , ). Sa réputation s’étend dans le quartier.

Premiers contacts

En 1949, le commissaire DURAND (qui l’a fait évader ) le retrouve à l’occasion d’un différent avec sa logeuse. Séduit par ses inventions il le présente à ses collègues ainsi qu’à de nombreuses relations qu’il entretient de par ses fonctions et son passé . L’importance des liens qui unissent les « frères d’armes » et le prestige des résistants transcendent toute position sociale. Ceci explique les invraisemblables soutiens dont PRIORE a bénéficié dès cette époque.

Alors que ses travaux sont balbutiants ( 1949 1950 ), sa culture scientifique indigente , parlant un »sabir » franco italien incompréhensible , cet humble réparateur de radios d’un faubourg de BORDEAUX réussit à gagner à sa cause les plus hautes autorités de la ville alertées par son ami le commissaire Durand*. Notables aussi puissant que dénués de compétence scientifique.

Ainsi , vers 195O dans l’entourage du jeune maire, héros de la résistance J.CHABAN- DELMAS et avec son accord , des militaires de haut rang , de grands administrateurs municipaux , le chef de la PJ en personne se convainquent rapidement de la valeur de ses travaux et usent de leur puissante influence pour solliciter l’aide d’hommes compétents .

Un médecin le dr. FOURNIER fournit les bases biologiques élémentaires; le vétérinaire des abattoirs de la ville ouvre les portes de son l’établissement pour expérimenter sur des animaux. Impressionnés par certains résultats, tous deux se joignent aux précédents pour intervenir auprès des médecins du centre anti-cancéreux de BORDEAUX.

A l’époque PRIORE , aveuglé par ses premières réussites étalait dans la presse locale son interprétation du cancer « perturbation électronique des humeurs », son scepticisme quant aux thérapeutiques classiques et expliquait l’action de son appareil par un « bombardement électronique de 1à 6 millions d’ électrons-volts porté par des ondes magnétiques et dont l’effet est de rétablir les perturbations électriques et magnétiques de la cellule cancéreuse ». !!! Bigre ! ( En réalité PRIORE n’a jamais su ce qui se passait dans ses « machines » mais il savait les régler pour en tirer le meilleur parti !)

Les cancérologues , très sceptiques, mais ne pouvant échapper à de telles sollicitations conseillent à PRIORE de créer des cancers sur des lapins !!, en application de ses théories ( ce qu’il tentera de faire sans succès en 52 ). Les Dr BLANQUET , DELMON , BIRABEN fourniront cependant des souris porteuses d’une tumeur redoutable : la T8 résistante à tout traitement. LE Pr. BLANQUET se revoit amener les animaux chez PRIORE à FLOIRAC en banlieue . Non sans réticences ! D’après ses souvenirs , les résultats étaient supérieurs à ceux obtenus à l’hôpital (qui possédait un service d’électrologie hérité d’une tradition bordelaise datant de la fin du siècle précédent ) mais n’étaient pas convaincants .

Puis les livraisons s’espacèrent . « On »conseille à DELMON de suivre l’affaire …de loin.

PRIORE tentera à maintes reprises d’obtenir des animaux porteurs de tumeurs auprès du centre anticancéreux de VILLEJUIF dans la région parisienne. En vain. S’en suit jusqu’en 1960 une période d’ombre apparente durant laquelle il ne peut démontrer officiellement ses résultats.

la période d’ombre et de maturation 1952-1960

Cette période féconde est mise à profit pour la guérison de nombreux CANCERS animaux – en particulier tumeurs des mamelles de chiennes et chattes – et le traitement de nombreux malades. C’est aussi un énorme travail expérimental pour déterminer quelles sont les combinaisons de fréquences à utiliser . Les réglages sont effectués essentiellement sur des végétaux (tulipes , agrumes , asperges …) que PRIORE dessèche ou « développe à son gré . Il effectue des essais « tous azimuts » pour tester les pouvoirs de ses appareils -en bon ou en mauvais- et travaille sur des oeufs, des microbes, des vin (action sur la fermentation, vieillissement), lait… . Avec l’aide de bénévoles et le soutien actif de la mairie PRIORE imagine des appareils de plus en plus compliqués , de plus en plus efficaces , variantes d’un principe de base immuable qui demeurera – jusqu’à il y a peu de temps- son « secret » .

C’est une époque d’intense activité pendant laquelle il bénéficie d’aides inimaginables dans notre actuelle société administrée : l’EDF « oublie » ses relevés ou lui facture une simple consommation domestique alors que ses appareils deviennent de monstrueux dévoreurs d’énergie . De nombreuses entreprises fournissant la mairie sont « invitées  » par celle-ci à apporter leur concours en nature – en réalisant gracieusement des pièces compliquées. Des entrepôts militaires sortent discrètement -souvent la nuit- des matériels d’émission et de mesure sophistiqués avec l’accord de de hauts responsables (général DE BENEDETTI chef des services de santé de l’armée ).

Même le directeur régional de la sécurité sociale couvre ces traitements !!! Il n’aura qu’une exigence : »il faut que les feuilles de soins et les ordonnances des médecins travaillant avec PRIORE portent la mention ACTE GRATUIT « . Dix ans plus tard , dans le droit fil de cette bienveillance , la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de la GIRONDE louera à PRIORE des « cabines »,dérivés dangereux et peu efficaces de ses appareils . . Sa renommée s’étend ; il accueille des « patients » prestigieux dans l’entourage immédiat du maire de BORDEAUX (de nombreux témoins affirment que J. CHABAN-DELMAS lui-même eu recours plusieurs fois à ses services ainsi –entre autres- que la proche famille du préfet . On parle de son »traitement électrique » dans les milieux influents de la région et bientôt de PARIS . On se repasse son adresse.

Bientôt , outre sa « clientèle « de quartier, son modeste laboratoire verra passer des malades de la haute société –parfois recommandés par leur médecin – pour la plupart atteints de maladies aussi incurables que cancers au stade terminal , sclérose en plaques , etc , venant de toute l’aquitaine. Il existe dans les rares archives écrites plusieurs comptes rendus anatomo-pathologiques ( c’est à dire d’examen microscopique) prouvant que PRIORE soignait également aussi des cancers à un stade tout à fait curable par les thérapeutiques classiques . Avec d’indéniables succès : de très nombreuses rémissions inattendues, parfois de guérisons , attestées par plusieurs comptes rendus histologiques , une constante et notable amélioration de l’état général et une considérable diminution des douleurs. Les témoignages sont unanimes !

Parallèlement un travail de recherche approfondi est accompli par plusieurs médecins généralistes « fournisseurs « de PRIORE dont le Dr. FOURNIER (il y consacre les rares loisirs d’un médecin de campagne ) . Il jette les bases biochimiques des effets du rayonnement ( Il agirait en privilégiant certains processus enzymatiques *voir chapitre . ) et fournit une explication cohérente des effets thérapeutiques comme des effets nocifs. Trente ans plus tard , après une longue enquête , une mallette contenant ces précieux documents -et beaucoup d’autres – resurgit d’un grenier ou un huissier prévoyant l’avait soustrait à la dispersion des maigres biens de sa veuve…

1960 – 1966 : La réussite des expériences officielles

1 – Les expériences fondamentales des cancérologues bordelais.

Avec l’amélioration des appareils , la ville ne parle que de » l’italien qui guérit le cancer ».

De temps à autres PRIORE obtenait des rats porteurs de cancers à un stade beaucoup trop évolué pour être guéris et qui ne lui permettait pas de « régler » ses « machines ». Cédant à l’insistance du maire, le centre anticancéreux accepte d’effectuer des expérimentations sérieuses. Les Dr DELMON et BIRABEN en assurent le contrôle .

Ils « greffent »trois séries de rats de la redoutable tumeur T8, réputée incurable . elle tue les animaux en trois semaines ! Le premier lot servant de témoin meurt , le second traité aux rayons X meurt dans les mêmes délais, le troisième est traité 15 jours après l’inoculation par PRIORE; la tumeur implantée est déjà très développée . Résultats : les tumeurs grossissent trois fois moins vite et la survie des rats est triplée !

Les médecins sont intrigués par le bon état général des animaux et le fait qu’ils ne semblent pas souffrir malgré leur lente agonie . nb :Tous les malades traités par PRIORE même s’ils ne guérissent pas ressentent une quasi disparition de leurs douleurs et un immense bienfait. Ils engagent donc de nouvelles expériences en traitant les rats plus tôt :au bout du septième jour au lieu du quatorzième . STUPEUR : ILS GUERISSENT TOUS !!! BIRABEN constate : « Si on biopsie le greffon (c’est à dire la tumeur implantée ) après quelques jours de traitement il reste encore des cellules cancéreuses vivantes . Si on les implante sur des rats vierges elles ne se développent pas . TOUT SE PASSE COMME SI ELLES AVAIENT PERDU LEUR CARACTERE CANCEREUX. . PRIORE assure qu’il peut au contraire accélérer la mort des animaux en modifiant ses paramètre … ET Y REUSSIT !! . Ces expériences seront renouvelées avec succès ( plus de trois cent rats) .

Enthousiasme ! exaltation ! projet de publication scientifique associant PRIORE au centre anticancéreux ! On va créer une chaire d’enseignement spéciale ! Un institut ! Pour PRIORE ! DELMON et BIRABEN en seront directeurs ! Conférence de presse à la mairie ! PRIORE entouré des médecins présente ses travaux illustrés par de nombreuses photos, films , et clichés microscopiques.

Si le « grand public » est enthousiasmé, les grands patrons des hôpitaux et du centre anticancéreux de BORDEAUX le sont beaucoup moins . Les résultats sont trop beaux. La souris n’est pas l’homme et ils n’ont pas à juger ce qui a été obtenu sur les malades clandestins de PRIORE . L’un d’entre eux propose cependant de traiter chez PRIORE une vingtaine de patients cancéreux de son service . Refus de son administration.

Et puis , cet obscur immigré italien au maigre bagage aurait par illumination réussi seul là ou les plus grands laboratoires, les mieux équipés ont échoué? . Les coulisses de la cancérologie sont encombrées de génies autoproclamés prétendant détenir la panacée universelle .

Leur prudence s’explique aussi par l’attitude de l’inventeur refusant toute indication sur sa méthode , son incompréhensible charabia, ses théories fumeuses, sa totale inculture scientifique.

2 – Les cancérologues parisiens à la rescousse

Plusieurs années passent pendant lesquelles on évite de s’engager . Sous la formidable pression de l’opinion … et de ses relais municipaux  » on » conseille aux jeunes dr DELMON et BIRABEN de se mettre en retrait et il est fait appel aux cancérologues parisiens du centre anticancéreux de VILLEJUIF , la référence française en la matière et en particulier au Pr. GUERIN »père » de la tumeur implantée , la T8 et au Pr. RIVIERE.

Il va y consacre plusieurs années à temps plein refaisant les expériences avec les mêmes stupéfiants résultats .

Notons que ces travaux ont été accomplis dans le laboratoire bordelais par des équipes officielles de médecins et de cancérologues . PRIORE ne s’occupait que des appareils .

Il existe schématiquement deux grands types de cancers : les tumeurs solides ( ex : poumons ) et les tumeurs des tissus « mous » ( ex :leucémie).

Une première série d’expériences s’adresse à des rats porteurs d’une tumeur solide dénommée T8 dont il n’existe pas de traitement . Elles confirment les travaux bordelais effectués quelques années plus tôt. La guérison définitive , sans récidive , de la tumeur et de ses métastases est obtenue d’autant mieux que le traitement est institué plus tôt (la tumeur est plus petite ) .

La durée du traitement , sa puissance , sont déterminants ce qui suggère un effet cumulatif. Les animaux guéris rejettent toute tentative de nouvelle implantation de la tumeur! Mais succombent à l’implantation d’une tumeur différente . Comme un vaccin, le traitement a conféré une immunité très spécifique.

Une seconde série s’adresse à une tumeur encore plus redoutable : un sarcome . Il emporte le rat en quinze jours avec des métastases monstrueuses associées à une forme de leucémie. Résultat aussi stupéfiant :guérison complète des tumeurs , de leurs métastases et de la leucémie . On confirme les données précédentes : les taux de guérison varie selon la masse tumorale, la durée du traitement et la puissance de l’appareil . Ici aussi une immunité durable empêche la prise d’une nouvelle greffe. Par précaution l’expérience est recommencée avec une autre équipe …qui obtient le même succès … Et re-recommencée un an plus tard avec un appareil amélioré. Succès encore et de nouveau les critères de puissance et de durée de l’exposition.

Encore les mêmes guérisons dans les mêmes conditions avec des souris porteuses d’autres types de cancers ( lymphosarcome, une sorte de leucémie). Si le sujet n’était pas aussi grave on friserait la banalité .

Au total seront étudiées pas moins de dix types de tumeurs sur plus d’un millier d’animaux !

Pour résumer : certains des meilleurs cancérologues français ainsi que le président de l’Académie des Sciences ont prouvé que les appareils de PRIORE peuvent venir à bout d’effroyables cancers résistants à toute thérapeutique . Travaillant sans aucune contrainte , ils ont vérifié leurs résultats sur des centaines d’animaux . Ils ont établi l’importance de l’intensité du rayonnement et de la durée du traitement .

Ceux-ci feront l’objet de plusieurs communications devant l’Académie des Sciences , présentées par son président en personne le Pr. COURRIER. Le même scénario se reproduit :un homme seul ne peut avoir réussi là ou la science mondiale a échoué . La majorité des membres refuse d’entériner les communications. Une tempête médiatique inouïe se déclenche assimilant PRIORE au « charlatan du cancer » et les cancérologues favorables à des « gogos » bernés par un escroc.

Tout repose sur un fait :PRIORE refuse de dévoiler sa méthode . Il ne le peux pas. Il est incapable de comprendre ce qui se passe dans sa « machine » déjà extraordinairement compliquée en 1965 . Ses théories saugrenues échafaudées pour expliquer ses résultats s’écroulent . Il pensait générer une sorte de rayons X et tous ses efforts tendent à accroître leur puissance de pénétration . Contrairement à ses certitudes il ne sort aucun rayonnement particulaire de sa machine mais un obscur cocktail d’ondes courtes dont la compréhension dépasse de loin ses possibilités.

Naguère il s’est imprudemment avancé à braver la science avec ses théories fumeuses. Il sait qu’elle ne lui pardonnera pas cette audace. Son seul atout pour garder la maitrise de son appareil est son réglage. Celui-ci fait appel à des  » trucs » simples sans lesquels la machine n’a aucun effet. Il peut parfaitement indiquer sa manière de procéder mais son interprétation du fonctionnement interne de l’appareil le couvrirait de ridicule .Il le sait aussi.

Il n’a qu’ une certitude mais de taille : ses fantastiques résultats sur le cancer.

PRIORE garde de chauds partisans surtout parmi les »bordelais » et tous ceux qui ont expérimenté avec lui . Bientôt le monde médical scientifique et médiatique se divise entre « anti » et « pro », charlatan ou génie . Nous sommes en 1965 , PRIORE a accumulé des succès phénoménaux depuis bientôt quinze ans et il se décourage de pouvoir construire enfin la fabuleuse machine dont il rêve : assez puissante pour guérir l’homme aussi facilement que les animaux . La présentation de ses travaux devant l’ Académie aurait du être sa consécration . Et il y avait de quoi !

Les choses s’accélèrent cependant.

Malgré les remous , dans les hautes sphères gouvernementales certains étaient convaincus de l’intérêt d’une découverte de cette importance . Le ministre de la recherche le convoque et ordonne un rapport à une commission d’experts. Ils recommandent la construction d’un appareil au centre anticancéreux parisien . Parallèlement PRIORE reçoit des propositions de partout y compris à l’étranger. Une grande firme française signe un contrat de collaboration ( à la demande de son principal actionnaire qui avait bénéficié du traitement et en était très impressionné ) .

L’écho de ces guérisons franchit les frontières. Les anglais viennent travailler à BORDEAUX ! Et quels anglais ! Ils appartiennent au plus grand institut de recherche anticancéreux d’ANGLETERRE. Ils mènent deux séries d’expériences. Une première fois ils obtiennent la guérison de souris porteuses de cancers spontanés (c’est très important pour les médecins. Il s’agit de leur propre cancer et non d’une tumeur qu’on leur a inoculée ). Le succès est complet. Les anglais enthousiastes .

Une seconde série de tests s’adresse à des cultures de cellules cancéreuses . Plusieurs variétés sont traitées . Les conclusions indiquent un simple ralentissement de leur croissance; le traitement n’est donc pas capable de tuer directement les cellules . On observe cependant une augmentation de l’apoptose ( c’est une sorte de suicide volontaire de la cellule ).

Mais les adversaires acharnés de PRIORE ne désarment pas. De rapports en rapports de commissions en commissions, ces hommes influents parviennent à briser la bonne volonté ministérielle. PRIORE est un charlatan un point c’est tout !

3 – Les expériences impeccables du PR. PAUTRIZEL

A BORDEAUX entre en scène un brillant professeur d’immunologie :R. PAUTRIZEL. S’intéressant depuis quelque temps à l’affaire, il a son idée sur le mécanisme biologique. Pour lui le rayonnement agit essentiellement en stimulant les mécanismes de défense de l’organisme. Il vérifie son hypothèse par quelques expériences .

Pour détourner l’orage, il convainc PRIORE de travailler quelques temps sur le modèle qu’il maîtrise :l’agent de la maladie du sommeil. C’est un parasite du nom de « trypanosa équiperdum » transmis par la mouche à tsé-tsé. Nous l’appellerons trypanosome. Il fait des ravages parmi les troupeaux africains, pas à PARIS. Tous deux pensent que la mise en évidence des mécanismes immunologiques sur un modèle beaucoup moins chargé d’émotions (il meurt deux cent mille cancéreux chaque année en FRANCE ) serait de nature à dépassionner le débat. Ils y travailleront dix ans.

A la même époque, débute une collaboration houleuse avec une très grosse firme de construction électrique : les ETS LEROY-SOMMER. Elle durera dix ans aussi, elle lui coûtera dix millions de francs !

Durant ces années, grâce aux fonds d’état, aux investissements de son partenaire industriel et aux sommes collectées par PAUTRIZEL, PRIORE va construire une série d’appareils de plus en plus puissants

PAUTRIZEL et ses collaborateurs réaliseront des centaines expériences au protocole impeccable !. Il confirme d’abord l’efficacité du rayonnement en guérissant les souris infectées. Cette infection est explosive et conduit irrémédiablement à la mort en quatre à cinq jours. C’est donc un modèle beaucoup plus difficile que le cancer.

Malgré les nombreux succès expérimentaux, rien n’y fait. PRIORE ne peut avoir raison ! Donc il triche ! On met sur pied une commission chargée de vérifier sous contrôle d’huissier les expériences . Elle comprend une vingtaine de sommités de la Faculté de Médecine . Elle impose d’extraordinaires exigences . Le succès est total. Malgré tout on reste sceptique … Il doit y avoir un truc !

Encore quatre ans de perdus.

Qu’importe, PAUTRIZEL continue. Il prouve la relation étroite entre le taux des guérisons et la dose cumulée de « rayonnement » par des expériences infalsifiables. Avec des physiciens chargés par le gouvernement et l’armée de faire un rapport sur l’appareil (page), il montre l’importance de certaines longueurs d’ondes hertziennes : les unes influencent les cancers d’autres les infections.

Il met en évidence l’absence d’effets directs sur les parasites . Ils sont absolument insensibles au rayonnement. C’est bien par un mécanisme immunologique que l’organisme se débarrasse des cellules anormales, quelles soient cancéreuses, microbiennes ou parasitaires.

En 1972 donc les physiciens rendent un rapport favorable à PRIORE (non sans avoir essayé de le reproduire sans succès dans leur laboratoire) entraînant une subvention importante sur insistance du maire de BORDEAUX, devenu entre temps premier ministre. Il est soutenu par le PRIX NOBEL E. WOLF gloire de la recherche française qui a expérimenté avec succès chez PRIORE.

Cet engagement officiel de l’état va à nouveau déclencher de violentes polémiques dans le monde scientifique. La presse française s’en donne à coeur- joie pour dénoncer « le charlatan du cancer » (1). La presse étrangère fait dans le sarcasme. cependant que plusieurs laboratoires de premier plan tentent de reproduire les effets. Aucun n’y parviendra.

(1) » Sciences & Vie  » publiera un long article favorable et bien documenté sur l’affaire signé de P. Rossion. Saluons le courage du jounaliste et du magazine.

4 – Le dernier appareil : monstrueux !

Mise en place de l’énorme ampoule, coeur de la machine par le toit du bâtiment.

PRIORE a maintenant soixante ans. Il a guérit ses premiers cancers il y a vingt ans. Que de temps perdu ! On l’a forcé au nom de la raison scientifique à délaisser les cancers des hommes pour celui des souris puis de passer des souris cancéreuses aux souris infectées par un obscur parasite africain… et toujours le doute. Son »secret »irrite et lui nuit .Ses stupéfiants résultats son un défi ! Ils sont trop beaux. Si encore il donnait ses méthodes .

N’y a t il pas eu une importante communication signée de prestigieux cardiologues de BORDEAUX stupéfaits de constater une extraordinaire normalisation des taux de cholestérol chez des lapins spécialement nourris de graisse ? Voila maintenant qu’on subventionne une machine à tout faire !( On ignorait à l’époque le rôle du système immunitaire dans l’artériosclérose).

Qu’ont rapporté ces années de frustration ? Il n’en peut plus. Il est fatigué. Il décide de brusquer les choses et de revenir au but de sa vie :la guérison du cancer. Jouant le tout pour le tout il arrête au grand dam de tous la construction de l’appareil fiable objet du contrat pour se lancer dans la réalisation d’une gigantesque machine . Ce sera son but ultime, son chef- d’oeuvre, sa consécration. Il tiendra trois étages !

Plus question de souris. A la rigueur pour la mise au point ou la démonstration scientifique. Cette machine fabuleuse devra être assez puissante pour traiter les cancers humains même les plus évolués sans échec.

Sûr de sa réussite, il trace déjà les plans et le cahier des charges de la future usine bordelaise de fabrication en série !!!. Il pressent que le temps lui est compté. Son diabète prends de l’importance. Ses partenaires s’insurgent . Qu’importe. Ils sont bien incapables de construire un appareil et surtout de le régler ! Il le construira donc seul aidé d’agents détachés de la mairie pour la manutention. Il commande aux entreprises associées les pièces dont il a tracé les plans, pestant contre toute modification , et dont il se réserve le montage exclusif pour en préserver certaines caractéristiques . Malgré tous leurs efforts , les ingénieurs n’en perceront jamais le mystère.

Au point où on en était il fallut bien se résoudre à suivre PRIORE . Evidemment l’opération comportait d’énormes difficultés moins pour le montage du monstre que pour la réalisations d’énormes pièces exigées par la puissance de l’appareil. On atteignait ainsi des limites technologiques source de nombreux échecs de fabrications et d’une mauvaise fiabilité.

Tout est démesuré, l’appareil qui début des années cinquante tenait sur un guéridon (et guérissait déjà) pèse maintenant cinquante tonnes et occupe trois étages. Il se compose de plusieurs émetteurs de type radar et radio . Leurs ondes sont mélangées dans une énorme lampe à plasma – un cylindre de Pyrex de près de quatre mètres de haut- entourée d’une imposante « bobine » générant un champs magnétique et pesant à elle seule plus de cinq tonnes . Le tout est suspendu. Par la partie inférieure sort le rayonnement miraculeux.

PRIORE réussit son pari ! Il surmonte les obstacles l’un après l’autre , médusant son entourage. Nous sommes en 1975. La puissance jamais atteinte de la machine permet d’effectuer immédiatement une quarantaine d’expériences montrant l’efficacité supé rieure de la machine -il parvient maintenant à guérir les souris même au seuil de leur mort ! Le mécanisme d’action est magistralement confirmé. Il implique une intense stimulation du système immunitaire. Le Pr. WOLF (rappelons qu’il est prix NOBEL;) expérimente avec succès ;il confirme l’importante augmentation des anticorps… PRIORE a gagné ! …et l’appareil est victime d’une grave panne. L’émetteur principal a sauté. La somme demandée pour la réparation ne sera jamais obtenue auprès des partenaires excédés parles exigences de l’inventeur.

Les industriels désespèrent de rentrer dans leurs fonds et refusent toute rallonge. Le ministère déjà très prudent se retire de l’affaire sous les quolibets des opposants de toujours. Même pour sauver sa machine PRIORE refuse de dévoiler son fonctionnement. Malgré de nombreuses négociations, l’appareil ne remarchera jamais. On estime l’investissement total à vingt millions de francs !

Schéma de principe des derniers appareils

Durant les années qui lui restent à vivre, tout en gardant espoir de réparer PRIORE recommence à traiter des malades grâce à son ancien appareil, à bout de souffle. Les améliorations qu’il obtient malgré tout attirent l’attention de « grands patrons » des hôpitaux bordelais. L’un d’eux, le Pr. COURTY exercera jusqu’à aujourd’hui les fonctions de président régional de l’ordre des médecins et il faut saluer son courage .

On décide de faire bénéficier du traitement une douzaine de malades incurables en fin d’évolution ayant résisté à tous les traitements classiques ou refusant tout traitement. Ils n’ont rien à perdre. Tous sont volontaires. La puissance de l’appareil suffisante pour les souris ne l’est pas assez pour ces cancers dépassés. Malgré tout on obtient une guérison inexplicable, des rémissions inespérées, la fonte des masses ganglionnaires et dans tous les cas une considérable amélioration de l’état général. Ces observations font l’objet d’une note qui sera refusée par l’ Académie de Médecine.

Le Pr PAUTRIZEL perdra dans cette histoire la direction de son unité de recherche. L’INSERM ( le grand institut public de recherche médicale) considérant que son activité était détournée au bénéfice de PRIORE.

Dernier pied -de- nez du destin une convocation à l ELYSEE se présente sous les meilleurs auspices. Les militaires vont prendre les choses en main. Nous sommes en février 1981 .Trois mois après le président tombe, PRIORE retombe… définitivement.

Comme ces grands malades qui en veulent à leurs proche il rompt avec PAUTRIZEL son fidèle compagnon. Puis il arrête ses appareils, renvoie ses » patients »et se referme, désespéré .

En mai 83 meurt oublié le pionnier de la plus grande révolution thérapeutique depuis PASTEUR.

A la recherche du secret perdu

PRIORE décédé, le principal obstacle à la reconnaissance de ses découvertes disparaissait. Durant des années, de nombreux spécialistes avaient expérimenté directement ou indirectement sur l’appareil. Dans la haute administration et dans les directions des ministères, nombreux aussi étaient ceux qui avaient pu approcher la machine.

Pas un seul expert s’étant penché sérieusement sur ces travaux n’avait de doute sur la valeur de la découverte. De là à prendre le risque du ridicule en soutenant ouvertement les exigences de l’inventeur il y a un fossé que très peu franchirent et avec prudence.

Maintenant, la voie était libre pour une expérimentation rationnelle. Ce petit technicien italien avait fait une fantastique découverte avec beaucoup de chance et peu de moyens. Nul doute qu’une équipe d’ universitaires compétents dotée d’importants crédits et d’exceptionnels soutiens politiques ne soit en mesure de retrouver les bons réglages ce qui constituait la seule sérieuse difficulté.

Telles du moins étaient les idées des principaux protagonistes de cette affaire. Et quels protagonistes ! Plusieurs équipes se constituèrent ainsi.

Laissons de côté les innombrables farfelus qui au premier coup d’œil se persuadaient d’avoir tout compris. Ils furent nombreux, avant même la mort de PRIORE à tenter de le piller. Certains sévissent encore… nous y reviendrons.

Les industriels qui s’étaient fortement engagés revendiquent- non sans arguments -la propriété du dernier appareil en place dans le laboratoire au domicile de sa veuve. Ils n’obtiendrons jamais les crédits d’état nécessaires à la réparation de la monstrueuse machine (c’est un devis de 8,6 millions de francs qui sera adressé trois mois après le décès de PRIORE à Laurent FABIUS par les soins de P. RIBEAU l’ingénieur en chef des industries LEROY-SOMER ).

Dépité celui-ci tentera vainement de reconstituer un appareil plus modeste, du même type que celui dont il surveillait la construction au nom de son entreprise. PRIORE ne laissant rien filtrer d’essentiel, l’ingénieur s’en tenait à un rôle d’exécutant en perpétuel conflit avec l’inventeur.. En se bornant à reproduire l’appareil sans en connaître le fonctionnement intime l’échec semblait assuré . Il le fut.

Beaucoup plus prometteuse, la tentative de l’université de BORDEAUX.

La mort de PRIORE en 1983 est survenue alors que la Région hérite d’importantes prérogatives financières. Et nul n’ignore les fantastiques résultats obtenus. Certains parmi les plus hauts responsables ont ou ont fait bénéficier du » traitement ». Fait unique à notre connaissance, il est décidé, toutes tendances politiques confondues l’attribution d’une importante subvention régionale ( deux millions de francs il y a vingt ans ) transitant par le canal d’une association loi 1901 où l’on retrouve certains des principaux protagonistes universitaires de l’affaire .

Pour l’anecdote, le président du conseil régional de l’époque Ph. MADRELLE déléguait à son jeune chef de cabinet A. ROUSSET la signature des chèques de subvention… Il est à son tour président aujourd’hui et toujours chaud partisan !

L’intention est louable mais risquée si l’on songe aux intenses polémiques que l’affaire a suscité. Dans la foulée, encore à l’initiative de la Région est crée au sein de la Faculté de Sciences une structure officielle chargée de reprendre les études . Ce sera le PIOM (pôle d’études des interactions onde -matière). On retrouve à sa tête les physiciens naguère chargés par le gouvernement de mesures sur l’appareil PRIORE-la plupart professeurs à la faculté-.

L’équipe s’étoffe de physiciens parisiens, d’un futur secrétaire d’état à la recherche et de hauts responsables assurant la liaison avec les grands corps d’états (Pr. BADER ancien directeur de l’INSERM, expert très influent) . Des figures marquantes du monde scientifique et industriel bordelais ayant participé à l’aventure gravitent autour de ce noyau. Dans un deuxième temps l’appui logistique du commissariat à l’énergie atomique dont certains membres seront détachés à temps plein.

Près de vingt ans après malgré ce luxe de moyens financiers et humains : constat d’échec total ! Comment en est on arrivé là ?

Les rivalités

Comme souvent devant de grands enjeux, d’importantes rivalités étaient apparues entre intérêts industriels, scientifiques, universitaires, médecins biologistes regroupés autour de PAUTRIZEL, etc… se doublant d’un conflit aigu de personnes.

Par ailleurs, la profusion de moyens comparée à ce dont PRIORE disposait lors de la mise au point de ses premiers appareils pouvait donner l’impression de facilité à une équipe très compétente. Trop compétente ! Cette compétence va être la source d’ aveuglement dès que vont se présenter les premiers échecs.

PRIORE : c’est très simple

En effet PRIORE qui voulait conserver la maîtrise de ses appareils compliquait volontiers ses explications devant les scientifiques aptes à en comprendre le fonctionnement . Et ceux-ci finirent par être persuadés de la nécessité d’un savant dosage « d’ondes » . Telle n’était pas l’attitude de l’inventeur avec ses intîmes ou ses compagnons de la première heure. Avec eux il s’épanchait .

« c’est simple c’est si simple que je ne comprends pas pourquoi personne n’a jamais trouvé quelque chose d’aussi simple » . Ou bien : « ils ne trouverons jamais tellement c’est simple! et les témoins privilégiés racontent que ça le faisait beaucoup rire ». Inquiet parfois :  » mon « astuce « est si simple, si élémentaire que si je prononce quelques paroles de trop n’importe quel électronicien pourra en faire de même et tout mon travail sera perdu ».

Ce sont les propres paroles de PRIORE, maintes fois prononcées et qui nous ont été rapportées directement par ceux auxquels elles s’adressaient. Elles révèlent l’inquiétude de l’inventeur face à des universitaires beaucoup plus aptes que lui à développer sa découverte dès lors qu’il en aurait dévoilé les grandes lignes … et les astuces techniques.

Car, et c’est le secret de cette affaire, la découverte n’est pas le fruit d’une obscure théorie ( elle fut conçue après – coup pour expliciter ses résultats ) mais d’une hypothèse simpliste débouchant sur une astuce technique. Chance ou persévérance, une chose est certaine : en 1950 date de ses premiers succès, PRIORE ne disposait d’aucun moyen lui permettant de bâtir un raisonnement cohérent débouchant sur sa trouvaille. Bien au contraire.

Il suffit pour s’en persuader d’écouter certains ingénieurs (aujourd’hui décédés) de la première heure stupéfaits des questions élémentaires dont PRIORE les abreuvait.

Avec cette (ou ces )astuce technique, ce « truc », nul doute que des hommes instruits eussent pu faire beaucoup mieux… et sans lui..

Une formidable erreur d ‘interprétation

ref, l’Université n’a jamais pu dégager le principe sous-jacent dans l’apparente complexité. Elle s’est acharnée à trouver des solutions compliquées à des choses simples qu’elle ne pouvait comprendre. Et c’est humain. Si le secret de PRIORE ne pouvait être percé par des chercheurs de cette envergure c’est forcément parce qu’il était terriblement compliqué !

Par ailleurs, si la qualification de ces brillants universitaires est incontestable, leur domaine de compétence – trop théorique – est mal adapté à la compréhension du fonctionnement tel que le concevait – PRIORE.

Par une formidable erreur d’interprétation, tous les efforts universitaires se sont portes sur l’étude d’aspects secondaires de ce fonctionnement.

On essaiera ainsi pendant vingt ans de reproduire à la perfection les signaux électriques enregistrés lors des mesures effectuées quelques années plus tôt sans jamais se poser la question de ce que voulait faire PRIORE . Quand on le fera il sera trop tard. Témoins morts, souvenirs effacés. Cinquante ans se seront écoulés depuis ses premiers succès.

Dans un premier temps cependant, considérant l’échec de plusieurs tentatives de reproduction de la « machine »dans différents laboratoires avant même le décès de PRIORE, l’université décide d’étudier séparément les différents constituants connus du rayonnement afin d’en cerner le rôle et en particulier l’influence des champs magnétiques, des ondes radio ou de micro ondes (celles employées par PRIORE s’approchaient des fréquences de nos « portables ») sur différentes infections…

Sans résultats !

La « société secrète »

Plusieurs années s’écoulent … Cette première série d’échecs conduit à une révision déchirante. Tout en poursuivant les études sur l’influence des ondes électromagnétiques sur le vivant à la faveur des contrats passés avec le laboratoire, l’équipe universitaire reconstruit un appareil dans les sous-sols de la Faculté, dans le plus grand secret ( aux dernières informations il est en panne).

Véritable roman de science – fiction, la mise en chantier de l’appareil universitaire rassemble les énergies de tous horizons, des moyens financiers discrets mais conséquents et des appuis au très haut niveau. Jusqu’alors l’étude du rayonnement se résume à celle de ses différents composants et recoupe l’activité de nombreux laboratoires. La seule ( ! ) inconnue semble se situer au niveau des proportions du cocktail et de l’intermodulation ( c’est à dire le mélange) des ondes. Ce n’est guère dérangeant. Maintenant l’Université quitte les chemins balisés de la science officielle pour se lancer sous le manteau, en toute illégalité et avec les deniers du contribuable dans la construction de la mythique « machine de PRIORE » dont l’inventeur est généralement considéré comme un dangereux charlatan et un escroc ! Imaginez les titres de la Presse spécialisée si le bruit de ces recherches lui parvenait !

La clandestinité de cette deuxième phase s’impose donc à tous. Le secret des moyens et des noms des prestigieux participants demeure jalousement gardé aujourd’hui encore. Plusieurs défections et quelques indiscrétions permettent d’éclaircir ce mystère .

Cet appareil en lui – même se veut une copie fidèle de celui de PRIORE. Sans atteindre les dimensions de ce dernier il apparaît très imposant. Il comporte pour la première fois une « ampoule à plasma », pièce compliquée essentielle au mélange des ondes d’après l’inventeur. Après l’échec dans l’étude séparée des différents constituants on choisit donc d’étudier l’action globale du « rayonnement » dont on espère tirer des enseignements en tâtonnant.

Le commissariat à l’énergie atomique délègue à plein temps un de ses brillants ingénieurs et un de ses anciens directeurs tandis que diverses entreprises qui lui sont obligées prêtent leur compétences. Outre les facilités évidentes procurées par l’université de nouveaux crédits sont obtenus par divers canaux ( contrats d’étude, ministère de la recherche, E.D.F. etc.).

Malgré des années de travail laborieux, aucun résultat tangible ne sera obtenu ! Pourquoi ?

Les raisons sont multiples. Hormis celles déjà citées en particulier inadaptation des compétences, citons :

– La volonté d’isolement et de secret conduit à repousser toute idée originale, y compris celle de médecins très bons connaisseurs de cette affaire.

– Aucune étude des matériels et des techniques d’électricité médicale employés depuis le début du siècle et dont PRIORE s’est largement inspiré .

– L’absence d’enquête sérieuse auprès des témoins de la première heure, auxquels PRIORE confiait le secret de ses « principes ».

Sur le plan de la méthode, deux reproches majeurs :

– Le choix du modèle expérimental « trypanosome » : Cette infection est galopante et ne répond qu’à un appareil hautement performant. Ce modèle est donc peu adapté à des tâtonnements. Celui du CANCER eût été bien meilleur.

– L’absence d’idée directrice claire concernant la conception et le fonctionnement de l’appareil : on s’est contenté de reconstituer une machine d’après ce qu’on en savait, et d’en faire varier divers paramètres, en particulier les fréquences, sans idée très précise du résultat.

– etc.

De report en report, de panne en panne, de déception en déception, les meilleures volontés passent, les troupes s’égaillent, les budgets s’épuisent et… les commanditaires se lassent.

De nombreuses années se sont écoulées. Au sein de la Faculté de Sciences de BORDEAUX l’existence de « la Machine » est devenue le secret de Polichinelle. Dans leur bunker souterrain quelque part sur le campus universitaire un dernier noyau de fidèles regroupés autour du Pr. VEYRET a noué d’autres alliances. Il ne désespèrent pas…

C’est ailleurs dans un modeste laboratoire de la banlieue bordelaise que la solution de l’énigme est en passe d’aboutir (voir chapitre : ARTEC et exemple de réalisation).