Bibliographie

1 – Quatre importants compte-rendus de l’académie des sciences

Compte-rendu de l’Académie des Sciences ( 21 décembre 1964 )

Cancérologie

Action de champs électromagnétiques sur les greffes de la tumeur T8 chez le rat. Notes de MM. Marcel René RIVIERE, Antoine PRIORE, Francis BERLUREAU,
Maurice FOURNIER et Maurice GUERIN, présentée par M. Robert COURRIER.

Des rats porteurs de la tumeur T8, soumis à l’action de champs électromagnétiques à différents stades du développement de la greffe présentent, lorsque le traitement est appliqué à des doses suffisante, une régression complète de la tumeur et la disparitiondes métastases qui l’accompagnent habituellement.

Compte-rendu de l’Académie des Sciences ( 15 février 1965 )

Cancérologie

Effet de champs électromagnétiques sur un lymphosarcome lymphoblastique transplantable du rat. Note de MM. Marcel-René RIVIERE, Antoine PRIORE,
Francis BERLUREAU, Maurice FOURNIER et Maurice GUERIN, présentée par
M. Robert COURRIER.

Des rats greffés avec le lymphosarcome lymphoblastique 347, soumis à l’action de champs électromagnétiques à différents temps d’évolution du processus cancéreux montrent, lorsque le traitement est conduit à des doses appropriées, une régression complète des tumeurs et des métastases ganglionnaires généralisées qui les accompagnent. De même, le syndrome leucémique qui s’installe très précocement après la greffe, est lui aussi totalement enrayé, et les animaux présentent rapidement un état général satisfaisant qui persiste après l’arrêt du traitement.

Compte-rendu de l’Académie des Sciences ( 1er mars 1965 )

Cancérologie

Phénomènes de régression observés sur des greffes d’un lymphosarcome chez les souris exposées à des champs électromagnétiques. Note de MM. Marcel-René RIVIERE, Antoine PRIORE, Francis BERLUREAU, Maurice FOURNIER et Maurice GUERIN, présentée par M. Robert COURRIER.
Des souris de souche AKR, greffées avec un lymphosarcome transplantable, ont été soumises à l’action de champs électromagnétiques à différents temps de l’évolution du processus tumoral. On voit la tumeur locale et les métastases ganglionnaires généralisées qui l’accompagnent régresser, lorsque le traitement est conduit de manière adéquate. Les souris ainsi traitées présentent un état général satisfaisant deux mois après l’arrêt de cette thérapeutique.

Compte-rendu de l’Académie des Sciences ( 20 juin 1966 )

Cancérologie

Nouvelles recherches effectuées chez les rats porteurs d’un lymphosarcome lymphoblastique soumis à l’action d’ondes électromagnétiques associées à des champs magnétiques. Note de MM. Marcel-René RIVIERE et Maurice GUERIN, présentée par M. Robert COURRIER. Expérimentant avec un nouvel appareil générateur d’ondes électromagnétiques et de champs magnétiques modulés construit sur le modèle de celui précédemment utilisé, les auteurs retrouvent des résultats comparables. En effet, des rats porteurs du lymphosarcome lymphoblastique 347, soumis à l’action de cet appareil, présentent un processus de régression de leur tumeur dans un pourcentage considérable de cas, lorsque le traitement est conduit de manière satisfaisante. Quand le traitement est insuffisant, les animaux montrent cependant un temps de survie appréciable, significativement valable comparé aux témoins.
Les rats cliniquement guéris manifestent encore, plusieurs mois après, des phénomènes d’immunisation spécifique, objectivés biologiquement par la résorption d’une seconde greffe isologue de la même tumeur, mais succombent par contre à l’implantation d’une tumeur homologue de type histologique différent.

Souris greffée de lymphosarcome : le traitement fait fondre la tumeur

L’examen microscopique révèle une disparition du sydrome leucémique associé

2 – Les expériences sur le lymphosarcome du rat

e C.R. Acad. So. Paris, t.260 p. 2099-2102 (15 février 1965). Groupe 14

Cancérologie

Effets de champs électromagnétiques sur un lymphosarcome lymphoblastique transplantable
du Rat. Notes (0) de MM. Marcel René RIVIERE, Antoine PRIORE, Francis BERLUREAU,
Maurice FOURNIER et Maurice GUERIN, présentée par M. Robert COURRIER.

Des rats geffés avec le lymphosarcome lymphoblastique 347, soumis à des champs électromagnétiques à différents temps d’évolution du processus cancéreux, montrent, lorsque le traitement est conduit à des doses appropriées, une régression complète des tumeurs et des métastases ganglionnaires généralisées qui les accompagnent. De même,
le syndrome leucémique, qui s’installe très précocement après la greffe, est lui aussi totalement enrayé, et les animaux présentent rapidement un état général satisfaisant qui persiste après l’arrêt du traitement.

Dans une note précédente (1), nous avons montré que des champs électromagnétiques étaient susceptibles d’agir sur la tumeur T8 du Rat en provoquant une régression complète des greffes et la disparition des métastases qui les accompagnes habituellement. A partir de ces premières constatations, nous avons voulu voir si d’autres formes tumorales
réagiraient d’une manière identique à un tel traitement. Pour cela, nous nous sommes adressés à une tumeur maligne transplantable du Rat d’un type différent, le lymphosarcome lymphoblastique 347, que nous avons soumis à l’action de champs électromagnétiques, à divers temps d’évolution de la greffe. Ce sont les résultats obtenus que nous rapportons ici.

Matériel et méthode

– L’appareil générateur de champs électromagnétiques utilisé au cours
de ces expériences fournit une intensité de 620 gaus (2). La tumeur greffée ayant servi pour ces essais est le lymphosarcome 347 (3), Il s’agit d’un sarcome lymphoblastique dont les greffes s’accompagnent dans tous les cas de métastases ganglionnaires généralisées.
Les ganglions subissent une hypertrophie considérable et sont totalement colonisés par les cellules cancéreuses. De même, un syndrome leucémique s’installe très précocement, et dès le 5e jour qui suit l’implantation d’un fragment tumoral, on trouve dans le sang des éléments lymphoblastiques. Le nombre de ces cellules leucémiques augmente dans les joursqui suivent, pour atteindre un taux moyen de 250 000 par millimètre cube de sang. Les frottis sanguins montrent des cellules de taille variable, la plupart arrondies, à gros
noyau, souvent nucléolé, avec une couronne cytoplasmique très basophile. Les étalements de moelle confirment l’abondance des éléments leucémiques hémocytoblastiques en différenciation lymphoïde. Il existe une infiltration diffuse des principaux organes par les cellules pathologiques. La rate, fortement augmentée de volume, renferme une accumulation importante d’éléments leucémiques.Le foie et les reins sont envahis de façon massive. (fig. 1, 3, 5 et 7) ( 2 )

La réussite des greffes est presque régulièrement de 100%. La durée d’évolution est rapide et n’exige pas plus de trois semaines au maximum, la majorité des animaux porteurs de la tumeur succombant entre le 13e et le 15e jour. Les greffes, provenant d’une tumeur au 41e et au 44e passages, sont faites dans le tissus sous-cutané de la région dorsale, sur des rats
femelles agées de trois mois, de souche Wistar. Les animaux sont scindés en plusieurs groupes comprenant chacun 6 rats, 30 rats greffés servent de témoins. Le traitement débute à des périodes plus ou moins proches du moment où est effectuée la greffe. Nous avons ainsi traité des animaux, 2, 5, et 7 jours après l’implantation de la tumeur.

Les temps d’exposition dans les champs électromagnétiques ont été variables. Les ratssont soumis à une irradiation quotidienne durant 80, 90 et 140 mn suivant les lots. Le traitement est arrêté 30 jours après son début.

Résultats

– Les rats témoins, greffés avec le lymphosarcome 347 qu’on laisse évoluer
normalement, meurent entre le 11e et le 15e jour. Les rats dont le traitement débute 48 h après la mise en place de la greffe tumorale, et qui sont placés dans un champs électromagnétique de 620 gaus durant 80 mn tous les jours pendant un mois, voientdisparaître leur tumeur et les ganglions métastatiques développés dans les jours quisuivent la greffe. Les frottis de sang et de moelle sont redevenus pratiquement normaux.

Lorsque les animaux commencent à être traités 5 jours après l’implantation du greffon pardes séances quotidiennes de 90 mn, la croissance des tumeurs sous-cutanées est rapidement stoppée et celles-ci régressent complètement.
De leur côté, les métastases ganglionnaires disparaissent elles aussi. Les cellules leucémiques, qui à cette date ont déjà fait leur apparition dans le sang, ne se retrouvent plus sur les frottis. On constate le même phénomène au niveau de la moelle. La rate a repris son volume.

Explication des figures

Fig. 1 – Ratte implantée avec le lymphosarcome 347, 7 jours auparavant. Ganglions axillaires et inguinaux fortement augmentés de volume.

Fig. 2 – Ratte greffée avec le lymphosarcome 347 depuis 7 jours et soumise à un traitement quotidien par des champs électromagnétiques d’une intensité de 620 gaus durant 3 mois. Les ganglions ont complètement régressé et ont retrouvé un aspect macroscopique normal.

Fig. 3 – Image histologique d’un ganglion inguinal prélevé chez la ratte de la figure 1, greffée depuis 7 jours avec le lymphosarcome 347. Envahissement par des lymphoblastes de tout le tissu ganglionnaire (G x 560).

Fig. 4 – Aspect histologique d’un ganglion inguinal prélevé chez la ratte de la figure 2, traitée par des champs électromagnétiques. Lymphocytes normaux au sein du tissu ganglionnaire (G x 560) ( 3 )

Fig. 5 – Aspect macroscopique de la tumeur sous-cutanée chez la ratte de la figure 1, après 7 jours d’évolution.

Fig. 6 – Ratte de la figure 2 dont la tumeur sous-cutanée a totalement disparu après un mois de traitement par les champs électromagnétiques.

Fig. 7 – Frottis de sang pratiqué chez la ratte de la figure 1 au 7e jour d’évolution du lymphosarcome 347 greffé. Éléments lymphoblastiques nombreux (G x 400).

Fig. 8 – Frottis de sang pratiqué chez la ratte de la figure 2. Les éléments sanguins sont normaux (G x 400).

Initial, et les coupes de foie et de rein ne montrent plus d’infiltrations par les éléments leucémiques.

Dans ces deux cas, il suffit donc d’un traitement effectué 80 ou 90 mn chaque jour pour que toutes les manisfestations pathologiques observées au cours du déroulement du processus tumoral disparaissent.

Il n’en est pas de même lorsque le traitement est entrepris 7 jours après la transplantation de la tumeur. En effet, lorsque les rats porteurs du lymphosarcome 347 depuis une semaine sont placés dans le champ électromagnétique de 620 gauss durant un temps d’exposition quotidien de 90 mn, l’évolution du processus cancéreux, bien que très légèrement retardée, reste toujours fatale. Les animaux meurent entre les 14e et 16e jours suivant la greffe et présentent un cortège de lésions identique à celui des animaux non traités. Les tumeurs et les métastases ganglionnaires continuent à se développer presque normalement ; les cellules leucémiques se retrouvent dans le sang dans des proportions comparables à celles indiquées pour les rats témoins.

Au contraire si l’on institue un traitement plus prolongé, les rats étant maintenus journellement 140 mn dans le champ électromagnétique et cela pendant un mois, les tumeurs sous-cutanées et les métastases ganglionnaires disparaissent. Le syndrome leucémique est lui aussi enrayé, et les organes primitivement envahis par les cellules tumorales reprennent leur aspect macroscopique et histologique normal ( fig. 2, 4, 6 et 8).

Tous les animaux traités sans exception montrent un état général satisfaisant. Aucun des rats exposés au rayonnement électromagnétique ne présente de récidive deux mois aprèsla cessation du traitement. Ces animaux sont du reste conservés afin de suivre leur comportement ultérieur.

Discussion

– D’après les résultats enregistrés, il apparait qu’un traitement par les champs
électromagnétiques tels qu’ils sont produits par l’appareil employé, est capable de faire régresser totalement le lymphosarcome lymphoblastique 347 greffé, ainsi que les phénomènes métastatiques et leucémiques qui l’accompagnent. Ces champs électromagnétiques agissent donc favorablement sur la disparition non seulement d’un épithélioma comme le T8, mais aussi sur une tumeur du tissu lymphopoïétique. Ces recherches apportent d’ores et déjà la preuve que les champs électromagnétiques sont susceptibles de produire (4)

Des effets thérapeutiques sur des types assez différents de néoplasmes. Cependant d’autres tumeurs de morphologie variée doivent être soumises à l’expérience afin de compléter ces premièrs renseignements.

Comme nous l’avions noté auparavant en étudiant l’action des champs électromagnétiques sur la tumeur T8, la dose d’irradiation joue un rôle important. Ceci est bien mis en évidence pour les lymphosarcomes greffés depuis 7 jours. Plus l’évolution de la tumeur est considérable, plus la durée d’exposition des animaux sous ces champs doit être prolongée pour obtenir un résultat positif. Ainsi, si pour des greffes de 2 et 5 jours, 80 et 90 mn de traitement quotidien arrivent facilement à stopper la maladie, ce temps n’est plus suffisant pour des greffes de 7 jours, pour lesquelles la durée du traitement doit être portée à 140 mn. De même, dans une nouvelle série d’expériences, chez des animaux porteurs de la greffe depuis 10 jours, c’est-à-dire à un stade très avancé de l’évolution de la tumeur, on est obligé de pratiquer un traitement quotidien de 3 ou 4 h pour voir les formations tumorales s’effacer complètement. Ces résultats feront l’objet d’une publication prochaine.

Il faut du reste signaler que la disparition macroscopique de ces tumeurs intervient avant l’arrêt du traitement fixé à un mois. Par exemple, chez les rats traités 7 jours après la greffe, la régression de la tumeur et des métastases s’effectue graduellement, et dès la fin de la deuxième semaine, on ne trouve plus de trace palpable de la tumeur greffée, ni des métastases ganglionnaires. Nous devons du reste préciser que la durée maximale d’un mois pour les traitements a été choisie tout à fait arbitrairement. Si ce temps suffit largement pour observer la disparition des lésions tumorales, nous ne savons pas encore s’il ne serait pas nécessaire de poursuivre le traitement un peu plus, sous peine de voir survenir des rechutes. C’est la raison pour laquelle nous continuerons à suivre les animaux durant plusieurs mois.

Tous ces faits observés amènent naturellement à se demander si, avecune intensité des champs électromagnétiques augmentée, les constatations expérimentales ne seraient pas améliorées. En effet, il est logique de penser qu’avec une puissance accrue de l’appareil, les résultats pourraient être beaucoup plus rapide. Nous espérons entreprendre ces recherches très prochainement.

(0) Séance du 8 février 1965.
(1) M. R. Rivière, A. Priore, F. Berlureau, M. Fournier et M. Guérin,
Comptes rendus, 259, 1964, p. 4895.
(2) M. R. Rivière, I. Chouroclinkov et M. Guérin,
Bull. Assoc. franç. éd. Cancer, 1965 (sous presse)

(Laboratoire de Médecine expérimentale, Institut de Recherche scientifiques sur le Cancer, Villejuif, Seine et Laboratoire de Recherches scientifiques, Floirac-Bordeaux, Gironde.)

168494, – Imp, GAUTHIER-VILLARS & Cie, 55, Quai des Grands-Augustins, Paris (6e). Imprimé en France.

C.R. Acad. Sc. Paris, t. 274, p. 488-491 (17 janvier 1972) Série D

Médecine expérimentale

– Action d’ondes électromagnétiques et de
champs magnétiques sur les modifications lipidiques provoquées chez le Lapin par l’administration d’un régime alimentaire hypercholestérolé. Note (0) de MM. Raymond Pautrizel, Antoine Priore, Modeste Dallochio et René Crockett, présentée par M. Robert Courrier.

Il est possible d’atténuer considérablement, par un traitement exclusivement physique, l’hyperlipémie provoquée chez l’animal par un régime alimentaire hypercholestérolé. L’action spectaculaire, en particulier sur la cholestérolimie, dépend de l’intensité du traitement et se prolonge un certain temps aprés l’arrêt de celui-ci, malgré la continuation du régime alimentaire riche en cholestérol.

L’exposition de Lapin à des champs magnétiques et électromagnétiques se traduit par une stimulation des mécanismes de défense. Après guérison d’une parasitose expérimentale, la trypanosomose à Trypanosoma equiperdum, on constate que la composition plasmatique revient à un équilibre voisin de celui qui existait avant l’infestation (1).

Chez l’animal, soumis à un régime hypercholestérolé, on constate une augmentation considérable du taux de certaines fractions lipidiques de sérum et l’on peut noter d’importantes lésions tissulaires en particulier au niveau de l’aorte. Il nous a donc paru intéressant d’étudier le rôle d’une association de champs magnétiques et d’ondes électromagnétiques sur l’évolution de l’athérosclérose expérimentale du Lapin par régime hypercholestérolé.

Matériel et méthode

– Quarante-deux lapins, Fauves de Bourgogne, mâles, d’un poids voisin de 3kg, sont placés en batterie de cages individuelles avec distribution contrôlée d’aliment (granulés industriels). Ils sont ainsi maintenus en stabulation pendant trois semaines avant d’être utilisés pour l’expérimentation. Dès le début de l’expérience, ils sont nourris exclusivement à l’aide de granulés industriels de même nature mais renfermant en plus 1 % de cholestérol, soit environ pour chaque animal 1 g de cholestérol par jour.

Les animaux d’expérience (vingt-quatre) subissent par groupe de 2 un traitement qui consiste à les maintenir, sous l’appareil émettant des ondes électromagnétiques et deschamps magnétiques (1), chaque jour pendant 90 mn, ou pour certaines expériences 180 mn. Ils sont ensuite replacés dans la pièce où se trouvent les témoins, par conséquent dans les mêmes conditions d’isolement et de climatisation. Pour certaines expériences, les animaux des deux lots ( témoins et traités) sont replacés dans une cagede Faraday.

Chaque semaine, 10 ml de sang sont prélevés par dépression à la veine marginale de l’oreille chez les animaux témoins et les animaux d’expériences. Sur chaque échantillon de sérum et selon les expériences, les lipides totaux ou seulement certains composants lipidiques sont dosés.

En fin d’expérimentation, pour certaines expériences ( trente animaux ), on évalue l’étendue des dépôts lipidiques aortiques ( pourcentage de la surface aortique (2) occupée par des dépôts lipidiques) chez les animaux témoins et chez les animaux d’expériences.

Résultats

1re série d’expériences ( 12 animaux : 6 témoins, 6 traités)

– Le traitement physique commence le jour même où débute l’administration de nourriture riche en cholestérol. Les séances quotidiennes d’irradiation durent 90 mn. Le traitement est appliqué pendant 15 jours. On constate durant les deux premières semaines une augmentation régulière de la teneur en lipides ( cholestérol en particulier), sensiblement identique chez les animaux témoins et chez les animaux traités.

A partir du 4e prélèvement, c’est-à-dire 3 semaines après le début de l’expérience, on constate une nette différence dans la composition lipidique du sang des animaux témoins et des animaux d’expériences. La teneur du sang en lipides totaux, cholestérol, ß lipoprotéines est beaucoup moins forte chez les animaux d’expériences. C’est avec le cholestérol que l’écart est le plus accusé entre les deux lots d’animaux.

2e série d’expérience ( 18 animaux : 6 témoins, 12 traités )

– Quatre lots d’animaux ont été constitués, trois d’entre eux sont soumis à l’action de l’appareil dans des conditions comparables à celles de l’expérience précédente. Pour ces trois lots, les différences portent sur le temps pendant lequel est institué le traitement.C’est ainsi que les animaux ( quatre ) du 1er lot sont traités pendant deux semaines, ceux (quatre ) du 2e lot pendant trois semaines et enfin ceux ( quatre ) du 3e lot pendant quatre semaines. Quelle que soit la durée du traitement, on constate à partir de la 3e semaine une nette dissociation entre la teneur lipidique du sang des animaux d’expériences et celle des animaux témoins. Après l’arrêt du traitement et malgré la poursuite du régime alimentaire hypercholestérolé, on constate que la cholestérolémie reste à un taux beaucoup plus bas chez les animaux traités que chez les animaux d’expériences. Au bout d’un certain temps ( 2 à 3 semaines ) qui reste fonction de la durée du traitement, on note une reprise de l’ascension de la cholestérolimie.
Chez les animaux traités, l’étendue des dépôts lipidiques aortiques macroscopiques est nettement inférieur ( 20 % ) à celle observée chez les animaux témoins ( 50 %).

3e série d’expérience ( 12 animaux : 6 témoins, 6 traités )

– Les six animaux à traiter sont soumis à l’action des champs magnétiques et des ondes électromagnétiques cinq semaines après le début du régime alimentaire hypercholestérolé, alors qu’ils ont un taux de cholestérol sanguin de l’ordre de 6g/litre.Sous l’effet du traitement qui dure cinq semaines, on assiste à un fléchissement très accusé de la cholestérolémie comparativement aux animaux témoins dont la cholestérolémie ne cesse de monter (fig.). Cet abaissement est maintenu encore plusieurs semaines après l’arrêt du traitement. Ce n’est que trois semaines après que l’on peut noter une remontée de la cholestérolémie. Notons que chez les animaux irradiés 180 mn ( au lieu de 90 ), on observe une baisse encore plus accusée et plus prolongée de la cholestérolémie. Chez les animaux ayant subit le traitement physique, les lésions lipidiques aortiques macroscopiques sont deux fois moins étendues ( 15 % ) que chez les animaux témoins (30 % ).

(3)Evolution de la cholestérolémie chez deux lots de lapins témoins soumis à un régime alimentaire hypercholestérolé. Chez les animaux d’expérience le traitement physique commence cinq semaines après le début du régime hypercholestérolé et entraîne une baisse de la cholestérolémie qui se maintient trois semaines après l’arrêt du traitement physique, malgré la poursuite du régime hypercholestérolé.

Discussion

– L’augmentation de la cholestérolémie induite par un régime alimentaire riche en cholestérolest en partie inhibée chez le Lapin, soumis pendant un certain temps à l’action de champs magnétiques et d’ondes électromagnétiques. Si les animaux sont soumis à ce traitement physique dès le début du régime (4) hypercholestérolé, il faut attendre plus de deux semaines de traitement pour constater, par rapport aux témoins, un fléchissement net de la cholestérolémie.
L’abaissement de la cholestérolémie est plus rapide lorsque le traitement physique est mis en oeuvre chez les animaux rendus préalablement hypercholestérolémiques.L’effet hypercholestérolémiant se maintient malgré la poursuite de la diète cholestérolée plusieurs semaines après l’arrêt du traitement physique.
Cet effet spectaculaire pourrait être dû à une activation du catabolisme lipidique. En effet, si l’on arrête le régime hypercholestérolé plusieurs semaines après l’arrêt du traitement physique, on constate que le retour à un taux normal de la cholestérolémie se fait plus rapidement chez les animaux soumis à ce traitement physique.
D’autre part, les constatations anatomiques au niveau de l’aorte sont en accord dans l’ensemble avec les données biologiques.
Les animaux traités, dont l’hypercholestérolémie fut moins élevée et moins prolongée que celle des animaux témoins, présentent des dépôts lipidiques aortiques moins étendus.

(0) Séance du 20 décembre 1971.

(1) R. Pautrizel, A. Priore, F. Berlureau et A. N. Pautrizel, Comptes rendus, 271, Série D, 1970, p. 877

UER Médicale, Laboratoire d’Immunologie et de Biologie Parasitaire, place de la Victoire, 33-Bordeaux, Gironde ; Unité de Recherches sur l’Immunologie des Affections Parasitaires ( INSERM ), Domaine de Carreire, rue Camille-Saint-Saëns, 33-Bordeaux, Gironde ; Unité de Recherches de Cardiologie ( INSERM ) Hôpital du Tondu, rue Eugène-Jacquet, 33-Bordeaux, Gironde.

3. – Imp. JOUVE, 12 rue de Tournon, Paris ( 6e)

Imprimé en France